La cerise de bessenay

Rhône Alpes

Aucun commentaire Catégorie : Fruit

Description

Bessenay et sa région (une vingtaine de communes éparpillées au nord des Monts du Lyonnais jusqu’à la ville de l’Arbresle) représentent un pôle important pour la production de cerise, en particulier, celle du bigarreau. Les bigarreaux de Bessenay, volumineux, rouges et brillants, d’une chair douce, ferme, juteuse et très sucrée, correspondent pour un tiers à la variété « burlat », la plus précoce. Celle-ci arrive à maturité à partir de la mi-mai. La cueillette des cerises, opérée à la main, s’étale jusqu’à la fin août. Pour échelonner leur production, les arboriculteurs jouent avec les variétés (summit, reverchon, bigarreau rosé, hedelfingen, tardive de Vignola, reverchon tardif, van, bigarreau rosé…) et les microclimats, liés aux différences d’altitude et d’exposition des coteaux.

La fermeté et la douceur des bigarreaux de Bessenay autant que leur gros calibre les désignent comme des fruits de table par excellence. Mais rien n’empêche d’en faire des clafoutis, des confitures, des coulis !

Durant tout le XIXe siècle, des arboriculteurs lyonnais « inventèrent » de nouvelles variétés de bigarreaux, qui peu a peu remplaceront les cerises aigres des jardins et vergers de la région. Jaboulay, reverchon, moreau… devinrent ainsi le nom de variétés appréciées. Mais on doit surtout a Léonard Burlat, cultivateur-arboriculteur, né sur Givors en 1872, l’invention de la « reine » des cerises françaises, connue sous le nom de « burlat » ou « hâtif burlat ». Alors qu’il était mobilisé comme artificier au début de la Grande Guerre, il découvrit par hasard dans le quartier de Gerland (Lyon), encore non urbanisé, un cerisier. Séduit par la saveur de ses fruits, il l’adaptera par greffe à Loire-sur-Rhône (localité proche de Givors, au sud de Lyon) et distribuera quantités de ses greffons dans la région comme dans le Val de Loire. Ce bigarreau se forgera une solide réputation, tant localement, que nationalement et même à l’international.

Peu avant la Seconde Guerre mondiale, un marché aux cerises fut créé à Bessenay, confirmant et entretenant le lien avec ce fruit. Les producteurs, groupés depuis en syndicat, veillent à le défendre et à l’améliorer la qualité, à en étaler la production avec des variétés nouvelles et à le promouvoir (fête de la cerise).

D’autres communes des Monts du Lyonnais et des Coteau du Lyonnais proposent également la culture de la cerise, contribuant à faire du Rhône le troisième département français producteur de ce fruit avec 6 000 tonnes par an.

Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.

A propos du membre

Frédéric Zégierman Valence (26000)

Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.

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Les terroirs de cerise de Bessenay