La myrtille sauvage d'ardèche

Rhône Alpes, Auvergne et Languedoc Roussillon

Aucun commentaire Catégorie : Fruit

Description

Premier département producteur de myrtille sauvage (la production se concentre à l’ouest, dans la Montagne et les Cévennes vivaroises, de 600 à 1 200 mètres d’altitude), l’Ardèche honore la petite baie bleue violacée à la saveur acidulée très parfumée, qui pousse naturellement dans ses hauteurs.

La myrtille appartient à une variété d’airelle, les vacciniées, comprenant 13 genres et plus de 200 espèces. Passée de myrtil à myrtille (« petite myrte ») grâce au Littré, son nom varie selon les régions : brimbelle dans les Vosges, teint-vin, raisin-des-bois, moret, abrêt-noir, canneberge, coussinet, bleuet, airelle-épiphyte, airelle-myrtille… La vraie myrtille, la « sauvage », ne pousse que sur les sols acides, granitiques ou schisteux (massif central, Vosges, Alpes, et même massif armoricain). Elle ne subit aucun traitement, les myrtilleraies étant seulement débroussaillées 1. La cueillette se fait de façon artisanale à l’aide d’un « peigne » qui décroche le fruit de la plante pour le faire tomber dans une corbeille.

Les petites billes rondes et violacées s’apprécient de l’apéritif au dessert, en passant par l’entrée et le plat principal, sucrées ou salées, mais aussi au naturel (saupoudrées de sucre en semoule et arrosées de jus de citron ou de vin rouge), ou accommodées de crème fraîche ou de chantilly, avec du fromage blanc. Pâtisserie, tartes, tartelettes, vacherins, soufflés glacés, brioches, cakes, mousses, coulis de fruits rouges… honorent la myrtille. Les confiseries (caramels, nougats, pâtes de fruits), les confitures ou gelées, les glaces ou sorbets ne sont pas en reste, ainsi que les boissons (jus, nectars et sirops, apéritif et même bière aux myrtilles). Les restaurateurs utilisent le petit fruit avec le veau, le porc, un civet de sanglier ou un cuissot de chevreuil, du magret de canard ou un foie gras poêlé, une truite.

La myrtille procure un revenu d’appoint aux paysans des montagnes ardéchoises. Ça n’est que dans les années 30 que les Ardéchois ont commencé à entretenir les landes à myrtilles, les protégeant des troupeaux de moutons, chèvres et vaches en période de floraison et avant la cueillette, et laissant ces mêmes animaux « débroussailler » après la cueillette.

La production de myrtilles sauvages, établie à 1200 tonnes en Ardèche au début des années 80, diminue chaque année (baisse liée au vieillissement de la population rurale et au faible rapport financier du produit).

Un marché de la Myrtille se tient à Mézilhac en été.

1 Il existe une myrtille cultivée, plus grosse que la myrtille sauvage, d’une chair translucide vert-blanc, moins parfumée.

Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.

A propos du membre

Frédéric Zégierman Valence (26000)

Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.

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Les terroirs de myrtille sauvage d'Ardèche