La Beauce

Île de France et Centre

Beauce
Beauce - © CDT28 www.tourisme28.com

“Grenier à blé de la France”, la Beauce déroule une plaine quasi parfaite, où aucun obstacle ne vient troubler l’horizon. Les cultures envahissent pratiquement tout l’espace, que ponctuent de gros bourgs endormis s’adonnant à la grande culture céréalière mécanisée, ramassés autour de leur clocher et signalés par d’énormes silos à grains.

L’été, les blés ondulent à perte de vue, interrompus ci et là par le vert foncé des champs de betteraves. L’aspect dénudé de cette contrée (surtout l’hiver) souligne davantage encore la présence des voies de communication qui sillonnent cette terre passante : routes nationales, autoroutes et voies rapides surchargées de poids lourds, lignes de chemins de fer qu’empruntent TGV et convois de marchandises…

Cette plaine gigantesque (la plus étendue de France avec ses 3 200 kilomètres carrés) du Bassin parisien déploie ainsi un paysage où règne l’openfield (1 % d’espace boisé !) entre la vallée de l’Eure au nord, les dépressions du Hurepoix et du Gâtinais à l’est, les collines du Perche à l’ouest et le Val de Loire au sud. La première région céréalière française (blé, maïs, orge) doit sa fertilité exceptionnelle à son manteau limoneux d’origine éolienne, reposant sur un socle de calcaire lacustre. Le climat, avec ses étés secs, se montre lui aussi favorable. Betteraves sucrières, plantes fourragères et cultures légumières prédominent dans certaines exploitations.

Entité géologique et agricole, la Beauce est plurielle : chartraine au centre, pithiveraise et étampoise à l’est, dunoise à l’ouest, vendômoise au sud-ouest, blaisoise et orléanaise au sud et au sud-est. L’on sépare aussi généralement la Grande Beauce de la Petite Beauce dans la partie méridionale. Malgré sa monotonie apparente, cette région naturelle n’en recèle pas moins un patrimoine urbain et rural remarquable.

Gastronomie

Produits du terroir : charcuterie (dont saucisse de la Beauce), volailles (poulet, chapon, pintade, pigeonneau…), gibier (caille des blés, lapin de garenne, perdreau…), légumes et légumes secs (pomme de terre, haricot vert, petit pois, flageolet, haricot blanc, salsifis, cresson), champignons, œufs frais, fromages (cendré de Bonneval, cendré de Vendôme, voves cendré, pithiviers au foin…. et (quasi disparu) patay), pains (épi, baguette1, couronne, boule, campagne… à l’ancienne, au feu de bois), fruits (melon de Vendôme, pomme, poire williams, fraise…), miel, confitures. Également : blé de la Beauce (sous forme de grain précuit).

Spécialités : pâté de Chartres, alouette à la beauceronne, culotte beauceronne, cul-de-veau aux petits pois, côte d’agneau ou tournedos à la Chartres, poulet ou chapon au safran, fricassée de poulet, civet de lièvre à la beauceronne, friture de gardons, rata beauceron, œufs à la Chartres, omelette beauceronne (lardons, pommes de terre, oseille). Spécialité récente : eurélien (feuilleté salé ou sucré). Quasi disparu : pâté d’alouette de Pithiviers.

Desserts et gourmandises : croquets de Beauce (dont ceux d’Oucques), macaron de Chartres, cochelin, rousselettes (beignets), madeleine d’Illiers-Combray (dite “madeleine de Proust”), pavé d’Illiers et pré catelan, pavé de Chartres, pithiviers, pain d’épices de Pithiviers, gâteau aux pommes, mentchikoff, bonbon au miel de Pithiviers, caillou de Beauce.

Boissons et spiritueux : jus de pomme, bière de Chartres (blonde), marc, eau-de-vie, liqueur de fraise.

1 Voir à baguette parisienne (en région Île-de-France).

Le pays chartrain, au cœur de la Beauce, déroule à perte de vue ses étendues céréalières. Les rubans de verdure de la vallée de l’Eure et de ses affluents (Voise, Drouette…) apportent une touche champêtre à cette Beauce chartraine qui se poursuit à l’est par le pays d’Auneau. Celui-ci, qui se poursuit jusqu’aux pays d’Yveline et au Hurepoix, tous deux franciliens, offre lui aussi une plaine à la planéité presque parfaite, entaillée seulement par quelques vallées, l’Aunay, la Chalouette…
Au nord, la limité avec le Drouais (prolongeant la Beauce de ses étendues céréalières) reste quelque peu imprécise. Au sud-ouest, aux confins de la Beauce chartraine et du Perche, le pays d’Illiers-Combray nous conduit dans l’univers proustien…
Chartres, dont les flèches de la cathédrale, joyau de l’art gothique, se signalent une quinzaine de kilomètres à la ronde, est une préfecture dynamique, commerçante et industrielle.

Le Pithiverais déploie un paysage à l’uniformité agricole typique de la Beauce. Céréales et betteraves sucrières se complaisent sur ce sol calcaire frangé, à l’est et au sud, par les vallées de l’Essonne et de l’Oeuf.
Au nord du Pithiverais, la Beauce déborde en région Île-de-France par l’Etampois (région d’Etampes, sous-préfecture du département de l’Essonne). La Chalouette, la Louette et la Juine y coulent entre des bois et des collines, favorisant par leur humidité la présence de cressonnières.
A cheval sur le Gâtinais et la Beauce, Pithiviers, sous-préfecture du Loiret, connue pour son gâteau éponyme, est entourée d’une ceinture de mails.

Le Dunois, correspondant à l’arrondissement de Châteaudun, ne représente plus qu’une petite partie du comté médiéval. Le bocage percheron à l’ouest s’y oppose à l’est aux étendues céréalières de la Beauce. Cette Beauce dunoise se différencie de la Grande Beauce uniforme grâce aux vallées de l’Aigre et de la Conie qui l’entaillent.
Sous-préfecture de l’Eure-et-Loir aux quartiers médiévaux, Châteaudun occupe un site stratégique dominant le Loir surveillé par son puissant château.

Le Vendômois, partagé entre trois régions naturelles (petite Beauce, Perche et Gâtine tourangelle), abrite une grande diversité paysagère, teintée de poésie vers l’ouest : prairies d’élevage, vignes, jardins, petites maisons blanches fleuries, méandres du Loir…
A l’est, la Petite Beauce vendômoise se caractérise par la monoculture céréalière.
Ville charmante au lustre décati, parée de nombreux monuments, Vendôme est une sous-préfecture très commerçante.

Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.

A propos du membre

Frédéric Zégierman Valence (26000)

Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.

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