Le Bocage vendéen

Pays de la Loire

Le Bocage vendéen
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Héritier du Bas-Poitou, théâtre de la guerre de Vendée, cette « contre-révolution » tragique qui ensanglanta tout l’Ouest à partir de 1793, le Bocage vendéen couvre un immense espace (les 2/3 du département de la Vendée) qui, géologiquement, constitue une zone de rencontre entre le socle ancien du Massif armoricain et le Bassin aquitain, ce dernier débutant avec la Plaine vendéenne, plein sud.

Le Bas-bocage, situé à moins de 100 mètres d’altitude, au sol argilo-sableux (né de la décomposition du socle granitique), représente à lui seul les trois quarts du Bocage vendéen. Autour de La Roche-sur-Yon (Pays yonnais), sa capitale, créée de toutes pièces par Napoléon en 1804, plusieurs intercommunalités s’articulent, fondées sur la présence d’un cours d’eau (pays de la Boulogne, au nord, pays des Deux-Lay, à l’est), d’une localité (pays de Sainte-Hermine, au sud-ouest) ou d’un ancien fief féodal (Pareds, à l’ouest, Paillers, nord-nord-ouest). L’image caractéristique de ce Bas-bocage est celle d’une fine marqueterie de prés et de champs où paissent de blancs troupeaux de ruminants, enclos de futaies (ormes, chênes, châtaigniers) et de haies, bordées de chemins creux… Derrière ce paysage naturel, passé à la postérité lors de la guerre de Vendée, apparaissent les transformations liées aux remembrements et à la mécanisation de l’agriculture. La plupart des landes ont été défrichées et les bois tiennent plutôt du taillis. Si l’habitat reste dispersé, que l’activité dominante demeure la polyculture associée à un élevage bovin charolais et parthenais1, orienté vers la production de viande ou de lait, l’activité industrielle s’est énormément développée depuis la fin des années 1960, bouleversant ainsi les caractères fondamentaux de cette économie.

Deux entités nettement marquées bornent le Bocage vendéen : à l’ouest, en bordure de l’Océan, le pays de Brem (voir description ci-après), et, au nord-est, le Haut-Bocage. Ce dernier, secoué de hautes collines battues par les vents (Puy Crapeau et Mont Mercure, points culminants du département, approchant les 300 mètres d’altitude), accolé à la Gâtine, se prolonge vers l’Anjou par le massif des Mauges. Du nord au sud, limités par la vallée de la Sèvre niortaise, quatre fortes individualités s’égrènent : le pays de Tiffauges (fief du terrible Gilles de Rais), le pays de Mortagne (autour de Mortagne-sur-Sèvre, petite ville industrieuse), le pays des Herbiers (Les Herbiers, capitale du Haut-Bocage, a connu une croissance spectaculaire grâce à l’implantation d’entreprises importantes), et le pays de Pouzauges. A l’extrême sud-ouest, enfin, le pays de La Châtaigneraie (du nom de sa petite capitale) donnant accès au massif de Mervent-Vouvant, parsemé de sites romantiques, complète cette mosaïque de territoires, difficile à « apprivoiser » pour le touriste de passage.

Gastronomie

Comme on l’imagine, les Bocains (habitants du Bocage vendéen) restent très attachés à leurs traditions culinaires : semoule de millet, soupe au chou, potironnée, soupe à la fève et miget (voir région Poitou-Charentes), soupe au chou, farci de jottes, soupe aux piochons (voir piochons en fricassée à région Poitou-Charentes), jambon de Vendée, fressure, grillon vendéen, pintade au chou, lièvre à la vendéenne (au vin rouge), mogette vendéenne, chouée, potée vendéenne, crêpe aux lardons vendéenne (voir biguenée), préfou, échaudé2, caillebotte (caillebotte angevine), brioche vendéenne, gâche vendéenne, fion, gâteau minute, bottereau et foutimasson, pain perdu brioché… troussepinette.

Autres productions : légumes (pois), viande de veau, foie gras et magret de canard, volailles de Challans (poulet noir de Challans), escargots, poissons des rivières (sandre, brochet, truite) et de la mer (sardine de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, anchois…), champignons sauvages, noisettes, châtaignes…

Pays de Brem (micropays du Bocage vendéen)

Terminaison occidentale et maritime du Bocage vendéen, le pays de Brem doit son nom à sa capitale historique, Brem-sur-Mer, même si Saint-Gilles-Croix-de-Vie s’impose comme l’agglomération principale. Ce petit pays défend une personnalité forgée par un vieux fief médiéval et un vignoble présent depuis l’époque romaine produisant des vins rouges, rosés et blancs qui font l’orgueil de la Vendée toute entière. Le maintien de ces vignes au milieu des espaces embocagés, où se pratiquent l’élevage et la polyculture traditionnelle, apporte une salvatrice originalité à ce plateau surmonté de dunes (longtemps désertes et servant de pacage à moutons), devenu la proie de la frénésie immobilière dans l’après-guerre.

Produits et spécialités : huîtres creuses de La Gachère, bouquet3 (crevettes roses, réputées les meilleures) , sardine de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, anchois et maquereau (poissons bleus au riz), sole des Sables, thon, mulets et éperlans, bar en croûte de sel, lançons en friture, chaudrée (voir à région Poitou-Charentes), jambon de Vendée, semoule de millet, brioche vendéenne, gâche vendéenne, tourtisseau (voir région Poitou-Chartentes).

1 Voir à bœuf parthenais dans région Poitou-Charentes.

2 Spécialité médiévale tombée en désuétude, l’échaudé était, autrefois, une galette de pâte ébouillantée, puis séchée. Peu coûteuse et se conservant bien, elle possédait la particularité de permettre aux grands buveurs d’éponger leur trop plein d’alcool. De nos jours, de rares artisans-boulangers continuent sa fabrication, en tant qu’amuse-gueule servi à l’apéritif ou comme… fond de tarte, de flan ou de gratin ! A Mareuil-sur-Lay, il n’y a pas si longtemps, à la grande foire du 21 novembre, l’on y mangeait encore de ces biscuits de grande soif avec un rosé sec bien frais ou du blanc ! On retrouve également des échaudés en Bretagne et en Provence, ainsi que dans le Rouergue, comme à Carmaux (dans le Ségala, en région Midi-Pyrénées).

3 Voir à crevette dans la région Poitou-Charentes.

Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.

A propos du membre

Frédéric Zégierman Valence (26000)

Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.

Les spécialitiés du Bocage vendéen

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Les producteurs du Bocage vendéen

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Les bonnes adresses du Bocage vendéen

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