Le Marais breton-vendéen, Noirmoutier et Yeu

Pays de la Loire

Le Marais breton-vendéen, Noirmoutier et Yeu
Le Marais breton-vendéen, Noirmoutier et Yeu - photo Damien Cristofoli http://flickr.com/photos/damzed

Conquis par l’homme sur l’Océan à partir de l’époque romaine, le Marais breton-vendéen occupe l’espace d’un ancien golfe, qui se partage en deux parties distinctes, séparées par un promontoire rocheux jusqu’à Beauvoir-sur-Mer : au nord, le marais de Bouin (dit aussi de Machecoul), isolé de la baie de Bourgneuf par des polders érigés aux XVIIe et XVIIIe siècles, et, au sud, le marais de Monts, protégé par un cordon dunaire planté de pins. Ces immenses platitudes dénuées d’arbres, placées au-dessous du niveau des eaux, offrent des contrastes saisissants avec leurs 45 000 hectares de prairies humides, de polders, traversés par des canaux poissonneux (sur lesquels circulent encore des barques à fond plat appelées « yoles »), drainés par des étiers (ruisseaux). Des routes bordées de tamaris et d’arbustes quadrillent les prairies humides, qui nourrissent bovins, équins, volailles et palmipèdes, verdoyantes au printemps, et dont la végétation, asséchée l’été, devient surprenante avec ces « paillassons » à perte de vue. De temps à autre apparaît l’une de ces fermes basses, la « bourrine », aux murs de chaux et au toit recouvert de roseaux. Grâce à ces micros-milieux, une flore et une faune rares se sont installées, comme en témoigne la grande variété d’oiseaux migrateurs que l’on aperçoit. Au large, l’île de Noirmoutier (voir la description ci-après) et, plus loin encore, l’île d’Yeu (voir la description ci-après) , renforcent encore davantage ce sentiment d’opposition et d’alliance entre la terre et l’eau.

La clémence du climat jointe à l’acidité de la terre sur laquelle croît en abondance une herbe au bon goût marin a contribué à faire du Marais breton-vendéen le paradis de l’aviculture. Le groupement des éleveurs de Challans produit plus de 23 volailles et produits label rouge différents : poulet noir de Challans, poulet jaune de Challans, poulet blanc de Challans, pintade de Challans, canette de Challans, cailles de Challans, chapon noir de Challans, chapon jaune de Challans, poularde de Challans, chapon de pintade de Challans, dinde noire de Challans, canard de Challans , oie de Challans…

Gastronomie

Produits et spécialités : beurre salé au sel de mer (brassé en baratte sous la marque Grand Fermage), sel de mer de Noirmoutier, huître Vendée-Atlantique, moule de bouchot, palourde (voir à région Bretagne), bar en croûte de sel (bar, voir à région Poitou-Charentes), godaille et cotriade (voir à région Bretagne), thon germon, lançons en friture, sardine1 et maquereau (poissons bleus au riz), anguille, civelles en omelette et poissons d’eau douce (tanche, sandre, carpe, perche), grenouilles (cuisses de grenouilles à la maraîchine), grillon vendéen, fressure, jambon de Vendée, mogette vendéenne, farci de jottes, semoule de millet, brioche vendéenne, gâche vendéenne, flan maraîchin et fion, foutimasson.

L’île de Noirmoutier (région naturelle se rattachant au Marais breton-vendéen)

Bénéficiant d’un microclimat exceptionnel (ensoleillement optimal !), Noirmoutier est une île de 43 kilomètres carrés qui s’étire sur 19 kilomètres (et est large de 1 à 6 kilomètres), reliée au continent par un pont depuis 1971, mais aussi, depuis le XVIIIe siècle, par le passage du Gois, une chaussée submersible de 4 kilomètres, praticable à marée basse.

Paysages de polders, moulins, mimosas et bosquets d’arbres, criques et ports minuscules s’enchaînent sur celle que l’on surnomme parfois la « belle hollandaise », car pour moitié au-dessous du niveau de la mer. L’activité salicole a retrouvé sa place d’antan, partageant la vedette avec une autre production emblématique de l’île, la pomme de terre primeur, qui a remplacé le blé. La conchyliculture (huîtreVendée-Atlantique, moule de bouchot) et la pêche (merluchon, sole des Sables, lieu, thon germon, mais aussi homard, crabe, araignée, langouste…) occupent, avec le tourisme, la population locale.

A Noirmoutier-en-l’Ile, les petites maisons blanches aux toits en tuiles s’alignent en rangs serrés, près d’un petit port. A la belle saison, les ruelles du centre, près du château, s’agitent de touristes.

Produits du terroir et spécialités : sel de mer Noirmoutier, pomme de terre primeur de Noirmoutier, bar en croûte de sel, civelles en omelette, brioche vendéenne, gâche vendéenne, fion, beurre salé au sel de mer (brassé en baratte).

L’île d’Yeu (rattachée au Marais breton-vendéen)

Ile atlantique française la plus éloignée du continent, Yeu s’étend sur une dizaine de kilomètres de long et quatre de large. Une journée suffit pour en faire le tour à vélo, admirer au détour des chemins côtiers ses plages de sable fin, ses hameaux fleuris aux basses maisons, ses landes semées de dolmens, la côte sauvage aux falaises abruptes, l’authentique port de la Meule ou les ruines du château.

La frénésie immobilière qui s’est emparée de l’île remonte au rattachement de sa consœur de Ré au continent par un pont. L’arrivée massive de touristes fortunés a fragilisé la micro-économie islaise et rendu difficile l’installation des jeunes ménages sur le sol de leurs aïeux. L’économie repose sur la pêche (thon, congre, sardine, sole des Sables…) et le tourisme.

La cuisine de l’île entretient une forte parenté avec la cuisine vendéenne. Outre les produits de la mer, (coquillages, poissons), on y trouve ceux que produit l’île : viande de porc, agneau au goût salé, pommes de terre, fruits et légumes des potagers, fromage de chèvre… Toutefois, la spécialité emblématique reste le thon germon (ou thon blanc dit « germon ») et on appelle «caviar islais» le savoureux thon fumé. Plats traditionnels: fricot au four (ragoût de porc dominical : jarret, oreilles et pieds de porc aux légumes cuits dans le four du boulanger), boudin blanc aux pruneaux (servi à Pâques), tarte au thon blanc (apéritif islais), terrine de thon (germon en terrine), terrine de saumon, congre aux pruneaux, sardines grillées, maquereaux (poissons bleus au riz), fricot de jambes (ragoût de berniques), fricot de morgattes (ragoût de seiches), salade d’araignée (chair de pattes au vinaigre), soupe de poissons. Et aussi la traditionnelle tarte aux pruneaux de l’île d’Yeu. Autres pâtisseries : merice et betchets, gâche vendéenne, fion, foutimassons. Douceur : min-min (caramels au beurre salé et pruneaux secs).

1 Voir à sardine bretonne (région Bretagne). Pour les Pays de la Loire, voir également à sardine de Saint-Gilles-Croix-de-Vie.

Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.

A propos du membre

Frédéric Zégierman Valence (26000)

Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.

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