Le royannais et l'ile d'oléron

Poitou Charentes

La forteresse d'Oléron
La forteresse d'Oléron -

Le Royannais associe une trilogie d’individualités géographiques de la Saintonge maritime : la presqu’île d’Arvert, le bassin de Marennes et l’île d’Oléron.

La presqu’île d’Arvert, frangée par l’estuaire de la Gironde, la côte Sauvage et les marais de la Seudre, se déploie sur une bande d’une trentaine de kilomètres de long sur une dizaine de large. Royan, son agglomération principale, gouverne une succession de stations balnéaires qui, l’été, deviennent l’un des havres du tourisme hexagonal. L’intérieur des terres mêle aux secteurs viticoles des parcelles de polyculture et d’élevage.
Centré sur le marais de la Seudre qui le sépare le la presqu’île d’Arvert, le bassin de Marennes constitue, lui, le plus vaste espace ostréicole français.

Quant à l’île d’Oléron, elle tire son nom d’un mot latin signifiant «terre qui produit des légumes». Longue de 30 km sur 13 km dans sa plus grande largeur, il est vrai que la deuxième plus grande île française est surnommée “la lumineuse” du fait de ses sols calcaires sablonneux adaptés aux fruits, aux légumes et primeurs (melon, artichaut, oignon doux de Saint-Trojan etc.)
D’autres parcelles sont consacrées au blé, à la vigne ou bien à l’élevage, notamment celui des moutons de pré-salé. La douceur climatique se traduit ici par la présence de mimosa, d’eucalyptus, d’orangers et de forêts de pins.

En ces paysages iodés et vivifiants aux marges incertaines, tout en dunes, en falaises, en rives, en bassins, en mathes, en presqu’îles, en îles et en îlots, où l’on sert les saucisses avec l’huître de « claire » (huître de Marennes-Oléron) arrosée de vin blanc, nous sommes chez les « mangeurs » de chaudrée, de cagouilles (cagouilles à la saintongeaise), de grattons (grillon charentais) et de tantouillée (gigouri) !

La cuisine locale a su tirer le meilleur parti des poissons pêchés en mer, accommodant bar, maigre, turbot, merlu, saint-pierre, lotte, dorade, rouget, sole, maquereau, sansonnet, hareng, anchois, tacaud, céteau, sardine (les fameux royans), meuille (nom local du mulet ; muge au four), raiteau (raiteaux en friture), l’incontournable anguille (matelote d’anguille, anguille grillée, vermée charentaise et bouilliture d’anguille).
Les autres spécialités de fruits de mer ne sont pas en reste, éclade et mouclade (avec de la moule de bouchot), sauce de lavignons, casserons sautés, sourdons (les coques en patois charentais) ramassés dans le sable des plages à marée basse, clams (de la Seudre), palourdes et langoustines, civelles sautées, crevette, salicorne, cuite en légume ou au vinaigre, criste-marine (plante sauvage, connue aussi sous le nom de perce-pierre et souvent confondue avec la salicorne, que l’on ramasse pour la conserver dans des bocaux de vinaigre et que l’on utilise comme un cornichon).
Les nourritures issues de la terre y sont également foison : soupe à la fève, daube saintongeaise, jaud au pineau, tripes à la saintongeaise (voir les tripes à l’angoumoise), lapin au pineau, fricassée de volaille, beurre « Charentes-Poitou ». Les desserts traduisent la convivialité locale : tarte aux prunes, merveille, gâteau saintongeais, galette charentaise, millas charentais. Parmi les douceurs : cagouilles, sardines et fruits de mer en chocolat, huîtres en chocolat au cognac, bonbons au pineau et au cognac ou encore bois-cassé. C’est aussi l’un des fiefs de la liqueur divine, le cognac, et du pineau des Charentes.

La gastronomie de l’île d’Oléron est foisonnante : fondue oléronaise (aux poissons et fruits de mer), éclade et mouclade (avec de la moule de bouchot), chaudrée, casserons sautés, céteaux (préparés façon « meunière »), raiteaux en friture, muge au four (autres poissons typiques de la pêche, maigre, bar), vermée charentaise… Plateaux de fruits de mer chargés d’huîtres de Marennes-Oléron (accompagnées de saucisses ou dégustées avec une vinaigrette, on peut les retrouver farcies ou en soupe), de bigorneaux, de pétoncles, de coques, de palourdes et de langoustines, de bouquets (crevette), de crabes, de homards et de salicorne. On rencontre également des cagouilles, de la daube saintongeaise, de la soupe aux fèves, de la jonchée (au lait de brebis), des galettes charentaises, merveille et autres millas charentais. Les friandises et les alcools ne manquent pas : sardines au chocolat, caramels à la fleur de sel, bouchons au cognac, vins rouges et vins blancs secs, bière, pineau, cognac.

Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.

A propos du membre

Frédéric Zégierman Valence (26000)

Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.

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