Le berlingot de Carpentras

Rhône Alpes, Languedoc Roussillon et Provence Alpes Côte d'Azur

Aucun commentaire Catégorie : Confiserie

Description

Bonbon à l’origine à base de sirop de fruit confit, le berlingot de Carpentras est cette fameuse petite pyramide dure et translucide, nervurée de rayures blanches, dont la couleur indique le goût : rouge (étonnamment !) pour la menthe, vert pour l’anis, jaune pour le citron, orange pour l’orange. De nouveaux parfums se sont rajoutés : melon, cerise, fraise-mandarine, pomme, framboise, violette, chocolat, café et même coca.

Quatre étapes se succèdent pour la fabrication du berlingot : la cuisson du sucre et du glucose mélangés à l’extrait de parfum qui donnera le sirop, l’étirage, puis le malaxage du gros boudin de sucre, enfin, le découpage à la berlingotière et la mise sur claies. Suivra l’emballage.

Dans la poche

Ce bonbon amusant et multicolore, fleurant bon le passé, fait la joie des enfants et des adultes.

Un peu d’histoire

Le nom de berlingot1 viendrait du provençal berlingau (signifiant « osselet ») , ou bien de l’italien berlingozzo. La légende en attribue la paternité à un certain Sylvestre, pâtissier du pape Clément V au début du XIVe siècle… oubliant que ce type de confiserie est probablement d’origine arabo-andalouse.

En Provence, son inventeur est le confiseur François Pascal Long qui, en 1840, eut l’idée de recuire un sirop de fruits confit. Rajoutant de la menthe, il étira un ruban irisé de couleur ambrée. Sur celui-ci, il aura l’idée de plaquer une pâte sucrée blanche donnant ces fines rayures claires qui resteront la marque distinctive du berlingot de Carpentras. D’autres confiseurs se mettront à fabriquer ce berlingot qui fait fureur sur les foires et marchés. L’un d’entre eux, Gustave Eysseric (1824-1897), se met à les conditionner dans de jolies boites en métal, contenant à l’intérieur un déshumidificateur pour faciliter leur conservation. Insatisfait de l’aspect poisseux, collant et opaque du bonbon, il poussera plus loin ses recherches en mélangeant du sucre et de la cassonade avec du sucre fin pour obtenir une pâte qu’il parfumera au citron, à la menthe, à l’anis, à l’orange. Louis Long, successeur de François Pascal Long, innovera à son tour en mettant au point la berlingotière, appareil de découpe rapide des rubans de bonbon. Ses successeurs, en 1909, Eugène et Pauline Raquillet, auront l’un de leur fils, Auguste, qui inventera une machine continue à fabriquer et à refroidir les berlingots, ainsi qu’un tapis roulant pour évacuer les bonbons. La dernière guerre provoque la déstabilisation de la production du fait du rationnement en sucre. La production redémarre, mais un nouveau déclin s’amorce au début des années 1960, seules cinq entreprises de confiserie se maintenant.

De nos jours, il ne reste que la « Confiserie de Carpentras » et la « Confiserie du Mont-Ventoux » qui produisent une centaine de tonnes de berlingots chaque année.

1 Autres types de berlingots en France : berlingot de Cauterets (Midi-Pyrénées), berlingot nantais (Pays de la Loire), berlingot de Berck (Nord-Pas-de-Calais).

Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.

A propos du membre

Frédéric Zégierman Valence (26000)

Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.

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Les terroirs du berlingot de Carpentras