L’agglomération de Toulouse est entourée par une ceinture de plaines fertiles entrecoupées de bosquets d’arbres, aux molles collines semées de fermes en briques roses, de quelques pigeonniers, ce qui en fait encore, malgré l’avancée des banlieues, l’une des expressions les mieux affirmées du terrefort1. La Garonne partage en deux cette contrée en mutation accélérée, jadis animée par les ailes des moulins.
La partie rive droite de la Garonne (côté est), la plus réduite, hérite sur ses terrasses des trois quarts de l’agglomération toulousaine (dont le centre ville). Les bourgs de jadis, devenus zones pavillonnaires, se voient relier en continu par le béton (Ramonville, Balma, l’Union, Saint-Alban…). Au nord, la transition avec le Frontonnais s’effectue insensiblement, tandis que vers l’est, le Lauragais se signale par des ondulations de terrain plus marquées.
La partie rive gauche de la Garonne (côté ouest) se développe en un paysage de collines peu élevées, bordées de petites rivières, telles l’Aussonnelle ou le Touch, coulant sur des sols à forte teneur en argile et formant une sorte de cuvette limitée par les hauteurs du plateau de Bouconne. Au nord-ouest de la Garonne, les terrasses supportent des cultures à forts rendements, en dépit d’une médiocre pluviosité.
La vallée de la Garonne, dans son incursion toulousaine, s’entend de la cluse de Boussens (Comminges) au confluent du Tarn (Moissagais/Montalbanais). Le fleuve y entame une large courbe et sa vallée prend une ampleur inégalée. Au point où s’infléchit la courbe s’est fixée Toulouse. En amont, le lit du fleuve reste encore relativement étroit. Aux collines bien marquées de la rive droite s’opposent les plans horizontaux de la rive gauche. Argiles lourdes du terrefort molassique, cailloux, sables et limons des dépôts alluviaux donnent des sols divers soumis à une modeste pluviosité et au souffle desséchant de l’autan. À partir de Toulouse, la zone d’étalement des crues s’élargit : les bords du fleuve sont coupés de faux bras, de méandres morts, et recouverts par une végétation vigoureuse (peupliers, fouillis végétal). Au-delà des berges, les cultures céréalières, viticoles ou légumières se regroupent sous l’acception répandue de « campagnes toulousaines ».
Toulouse, la ville rose, quatrième ville française, renommée pour ses capitouls, ses divas, son cassoulet et son rugby, a toutefois conservé son aspect de gros village aux façades finement architecturées, déclinant tous les tons du mauve au rouge purpurin, selon la hauteur du soleil. Cette bouillonnante cité culturelle et économique allie à la douceur de vivre les exigences du futur et son rôle de métropole régionale.
Gastronomie
Spécialités régionales : cassoulet (cassoulet toulousain), saucisse de Toulouse, boudin blanc de Toulouse (comportant porc, blanc de volaille, foie gras, parfois aromatisé à la truffe et au cognac), viande de bœuf gascon, estouffat, aillade toulousaine (côte de veau à l’aillade, canard à l’aillade…), ris de veau à la toulousaine, gasconnade (gigot aux anchois et à l’ail), tripes de Toulouse, poulet sauté à la toulousaine, volailles grasses (canard mulard, oie grise de Toulouse) donnant foie gras d’oie et de canard, magrets, gésiers, manchons de canard, ballotines, fritons, alicuit… escargots toulousains, truffa (truffes accompagnées de patates, de tomme fraîche et d’ail), millas, tourin à l’ail (proche de l’aïgo boulido). Légumes (carotte de Blagnac) et fruits (pomme, figue), champignons (cèpes en daube).
Desserts : le fénétra (gâteau d’origine médiévale remis au goût du jour dans les années 1970 : confiture d’abricot, citrons confits, amandes, génoise et meringue), croustade aux pommes, coque de Pâques, milhassou au potiron.
Douceurs : violette de Toulouse, bonbons et confiture à la violette, cachou Lajaunie.
1 Mot occitan désignant, dans le Midi toulousain, des sols céréaliers lourds, marneux, collants après les pluies et qui, labourés, font comme de gros tourteaux de terre.
Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.
A propos du membre
Frédéric Zégierman
Valence (26000)Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.