Le pet-de-nonne

Franche Comté

Aucun commentaire Catégorie : Dessert

Description

Le pet-de-nonne est un beignet en pâte à choux frite d’aspect proche de la chouquette (voir à région Île-de-France). Sa croûte dorée, saupoudrée de sucre cristallisé et de cannelle, offre une certaine mollesse lorsqu’on s’en saisit entre les doigts. La pâte se compose de farine, de lait (ou d’eau additionnée de beurre) et d’œufs. Moulée à la cuillère, celle-ci est jetée au fur et à mesure dans un bain d’huile chaude. Une fois dorés, les pets de nonne se savourent avec un café ou un thé, pour le goûter.

L’origine de ces beignets soufflés, très légers, remonterait aux Romains. Oubliée au Moyen Âge, la pâte à choux pour beignet reviendra sur les tables de la Renaissance, jusqu’à celle de François Ier. Devenu fort populaire au XVIIe siècle, le pet-de-nonne se voit même mentionné dans l’_Encyclopédie_ de Diderot et d’Alembert. Les avis divergent sur son nom : « paix de nonne », selon George Dubosc qui soutient que le beignet aurait été inventé par une religieuse qui, en confiant sa recette à un couvent hostile, aurait assuré ainsi la paix. Le nom, prêtant à confusion lorsqu’on le prononce, aurait pris les autres appellations qu’on lui connaît de « beignet de vent » ou de « soupir de nonne ».

Deux lieux, en France, se disputent la paternité de ce beignet, que l’on retrouve par-ailleurs en Belgique et en Allemagne : l’abbaye de Marmoutier (au nord des Hautes Vosges alsaciennes), où une novice du nom d’Agnès aurait malencontreusement laissé tomber une cuillerée de pâte à chou dans une marmite de graisse chaude lors de la préparation d’un repas en l’honneur de l’archevêque de Tours, venu bénir une relique du manteau de Saint-Martin… Notons qu’en Alsace, on connaissait ces beignets (nonnepferzle) depuis le XVIe siècle. L’autre version impute l’invention de la recette aux chanoinesses de l’abbaye de Baume-les-Dames (près de Besançon), déjà réputées pour leurs autres créations pâtissières (gaufre, craquelin) et leurs confiserie (pâte de coings).

Les pets-de-nonne se consommaient surtout, comme les autres beignets, au moment du carnaval.

Ingrédients

200 g de farine
35 cl d’eau
70 g de beurre
6 œufs moyens
1 sachet de sucre vanillé
Sel fin
Sucre glace
Huile de friture

Procédure

Dans une casserole, porter le lait à ébullition avec le beurre, une pincée de sel et le sucre vanillé (on peut remplacer le sucre vanillé par de la fleur d’oranger, voire du rhum ou un zeste de citron). Hors du feu, y jeter la farine en pluie. Travailler la pâte avec une spatule en bois, de manière à ce qu’elle n’ait plus de grumeaux et se décolle des parois de la casserole. Laisser refroidir, avant de lui incorporer les œufs. La retravailler, jusqu’à ce qu’elle devienne bien lisse. Prélever des morceaux de pâte avec une cuillère à soupe et de l’index les pousser dans un bain de friture à 160 °C. On peut pratiquer l’opération en plaçant la pâte dans une poche à douille et en découpant des bouchons au dessus de l’huile. Une fois les pets-de-nonne blondis, les écumer et les déposer sur du papier absorbant. Les saupoudrer de sucre et de cannelle et les dresser dans un plat ou dans un cornet en papier.

Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.

A propos du membre

Frédéric Zégierman Valence (26000)

Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.

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Les terroirs de pet-de-nonne